Un peu d'histoire sur la Maison Nègre

A l'origine, la société dénommée Etablissements Gaston Nègre implantée à Cotonou depuis 1933 (ou 1935 selon la source) est le plus grand garage automobile du pays avec une clientèle représentant environ 50 % du marché automobile dahoméen. Pour se faire une idée, avec un capital social de 100 Mfrs CFA (qui passera à 265 MFrs CFA), l'importance de cette société est plus à comparer à celle d'un groupe industriel d'aujourd'hui. Son activité principale est l'importation, la commercialisation et la réparation des véhicules automobiles de marque Chevrolet, Citroën, Fiat, Berliet, BMW et Buick. Difficile d'imaginer à notre époque, l'emprise d'une telle société qui serait concessionnaire exclusif de toutes ces marques sur l'ensemble d'un pays.  

 

Historiquement la grande part de cette activité fut réalisée sur la seule marque Citroën. En effet à cette époque la majeure partie du parc automobile du Dahomey est consituée de 2CV Citroën (l'autre partie de 4L Renault). Les autres marques luxueuses telles que Chevrolet, Buick, ... bref plus élitistes restent bien évidemment l'apanage d'une clientèle de riches commerçants ou industriels.

 

Pour faciliter l'approvisionnement en automobiles et autres biens la société SA Gaston Nègre et Cie sise à Marseille agissait en tant que bureau d'achat et s'occupait à ce titre de l'acquisition des automobiles, des démarches administratives et douanières, et enfin du fret vers le Dahomey.

 

Devant les perpectives de croissance évidente de l'activité en Afrique, une fililale fut créée au Togo en 1952 sous l'enseigne Gastonègre. Sa destination étant là aussi de commercialiser les automobiles Citroën et autres engins de travaux publics (Berliet, Caterpillar).

 

A une époque plus récente, la Maison Nègre, désireuse de se diversifier, prend alors la dénommination SGACI (Société Générale Africaine de Commerce et d'Industrie), ouvre un second garage à Parakou et crée deux filiales, à savoir : 

  1. La SOGER-AO dédiée à la commercialisation et la réparation d'engins agricoles (John Deere) et d'engins de chantier (Caterpillar).
  2. La SOCAB en 1966 (avec une participation de l'Etat de  20% au capital) et destinée au montage de véhicules Citroën (les véhicules finis seront par la suite vendus par la SGACI).

A titre indicatif, dans son ouvrage intitulé Afrique et Capitaux, Jean Suret-Canale semble confirmer cette organisation de la Maison Nègre sous la mention suivante :

Selon les sources émanant du web, pendant ses glorieuses années, la Maison Nègre employait  près de 250 salariés, et importait en moyenne 600 véhicules automobiles par an. L'Etat béninois en achètant 20 %, le reste étant vendu aux particuliers.

 

La fin des colonies et protectorats français, la politique nouvelle d'Indépendance Nationale du Bénin en 1973 auront pour conséquence de précipiter le terme de l'aventure de la Maison Gaston Nègre en Afrique.